L'insurrection de 1947

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Rappel des Žvnements

 

A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la France de la LibŽration, cofondatrice de l'ONU, proclame le droit des Peuples ˆ disposer d'eux-mmes, et fait savoir que le systme colonial qu'elle a mis en place a vŽcu.

Or, pendant plus de dix ans, elle va mener deux guerres effroyables - Indochine et AlgŽrie - pour maintenir cožte que cožte une prŽsence jamais acceptŽe et, surtout, pas rŽellement bŽnŽfique. Ces guerres et les atrocitŽs commises - de part et d'autre - sont connues.

Par contre, les massacres pertŽtrŽs par la France entre 1945 et 1950 (SŽtif en 1945, Ha•phong en 1946, Casablanca et Madagascar en 1947, C™te d'Ivoire en 1949) sont moins connus.

Cette page du site retrace plus prŽcisŽment l'insurrection malgache de 1947 et la guerre qui s'en suivit : intervention des troupes de l'ArmŽe Franaise qui devaient tre envoyŽes en Indochine, atrocitŽs commises sur la population civile, absence totale de rŽaction de la Gauche non communiste en MŽtropole, arrestation illŽgale des dŽputŽs malgaches.

 

Samedi 2 mars 1947, 20h Prs de deux mille insurgŽs ont attaquŽ ce soir un camp militaire tenu par l'armŽe d'occupation, prs d'un noeud de communication ferroviaire ˆ Moramanga. Ce camp Žtait censŽ servir de relais pour les troupes envoyŽes en Indochine, o la France, fait face ˆ la guŽrilla du Viet-Minh. Les insurgŽs ont rŽussi ˆ Žliminer les officiers franais, mais les tirailleurs sŽnŽgalais rŽsistent.

Samedi 29 mars 1947, 22h Dans le Sud, des insurgŽs s'emparent du terminus c™tier de la voie ferrŽe qui va ˆ Fianarantsoa.

Dimanche 30 mars 1947 Au Nord, les tirailleurs sŽnŽgalais ont repoussŽ les assaillants qui se sont repliŽs mais ont soulevŽ toute la population. Victoire politique pour le peuple malgache.

Ce matin, l'ArmŽe Franaise a massacrŽ toute la population malgache de Moramanga. Victoire politique pour les colons

Au petit jour, les SŽnŽgalais furieux du massacre de leur marabout et de leurs camarades envahissent [... ] Moramanga et exercent des reprŽsailles contre la population. Bient™t des centaines de cadavres jonchent les rues et les champs. Toutes les maisons sont incendiŽes et, en quelques jours, le bourg n'est plus qu'un amas de cendres. A midi, le Haut Commissaire arrive. Il ne trouve pas un survivant.

DŽclaration des insurgŽs du Sud : "C'est le jour o nous nous libŽrons du joug de la colonisation. Nous avons combattu cette nuit et nous continuerons ˆ nous battre". On compte prs de un million de soulevŽs dans cette seule rŽgion.

 

Lundi 31 mars 1947 "Des renforts arrivent dans la rŽgion de Moramanga [... ] Les SŽnŽgalais en fureur nettoient compltement la rŽgion, avec l'aide des renforts. Tout ce qui bouge est lardŽ de coups de ba•onettes. En trois jours, des milliers d'indignes sont tuŽs..."

Mardi 1 avril 1947 Marcel Baron, chef de la SžretŽ, organise la terreur dans les villes. Il commence ˆ armer militaires, policiers et colons.

A Fianarantsoa, on fusille des insurgŽs tout juste faits prisonniers sous prŽtexte de tentative d'Žvasion.

A Mananjary, une cinquantaine de dŽtenus malgaches (parmi lesquels se trouvaient des anciens combattants de 1914-1918) ont ŽtŽ abattus en prison ou dans le b‰timent des Douanes

Mardi 2 avril 1947 "[Le MDRM va-t-il dŽsavouer la violence ou] s'engager dans la dangereurse voie du Viet-Minh ?, publie Le Monde. "[Il s'agit d'une] campagne d'agitation gŽnŽralisŽe, les troubles ont lieu sur plusieurs points de l'Ile".

Au conseil des Ministres, Moutet a affirmŽ que le MDRM Žtait un parti "raciste et nationaliste qui n'a en vue que l'oppression par les Hovas du reste de la population aprs l'Žlimination des EuropŽens".

[MDRM, Mouvement DŽmocratique de la RŽnovation Malgache] (*)

Jeudi 3 avril 1947 "Le calme est rŽtabli ˆ Madagascar", titre France-Soir. "Les rebelles agiraient en liaison avec un parti politique".


Sur l'Ile, les insurgŽs tentent de s'emparer de Fianarantsoa, occupent Vohipeno, dans le Sud.

Jeudi 10 avril47 France-Soir, de son c™tŽ, parle de "mystŽrieux Žmissaires venus clandestinement d'Indochine" qui auraient provoquŽ les troubles.


(*)  Mon pre, Žlu MDRM ˆ l'AssemblŽe provinciale de Toamasina  fut, arrtŽ et exŽcutŽ  en mars 1947

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